Prescrire : bilan 2024 des médicaments à écarter

Chaque année depuis 2013, Prescrire publie un bilan des médicaments à écarter pour mieux soigner. Ce bilan est le résultat d’une méthode fiable, rigoureuse et indépendante qui inclut notamment une hiérarchisation des données d’efficacité, la comparaison au traitement de référence (médicamenteux ou non) quand il en existe un, une analyse des résultats basés sur les critères d’évaluation cliniques les plus pertinents pour les patients, etc. Il recense de manière documentée des médicaments plus dangereux qu’utiles, avec pour objectif d’aider à choisir des soins de qualité, de ne pas nuire aux patients et d’éviter de leur faire courir des risques disproportionnés. Il s’agit de médicaments à écarter des soins dans toutes les situations cliniques dans lesquelles ils sont autorisés en France ou dans l’Union européenne.

Prescrire a pu établir que fin 2024, parmi les médicaments autorisés en France ou dans l’Union européenne qui ont été analysés entre 2010 et 2024, 106 médicaments sont plus dangereux qu’utiles dans toutes les indications figurant dans leur autorisation de mise sur le marché, dont 88 sont commercialisés en France.

Ce travail essentiel comporte un intérêt particulier pour les patient(e)s atteint(e)s de maladies rares comme le syndrome de Lyell. AMALYSTE recommande d’en prendre connaissance en utilisant le lien suivant : https://www.prescrire.org/medicaments-et-evaluations/medicaments-a-ecarter

Parmi les médicaments pouvant causer des syndromes de Lyell ou de Stevens-Johnson figurent les suivants :

  • En pneumologie, l’ambroxol (Muxol° ou autre) et la bromhexine (Bisolvon°) : des mucolytiques autorisés dans la toux ou les maux de gorge n’ayant pas d’efficacité clinique démontrée au-delà de celle d’un placebo, et exposant à des réactions anaphylactiques et à des réactions cutanées graves, parfois mortelles.
  • En psychiatrie / dépendances, l’étifoxine (Stresam° ou autre) n’a pas d’efficacité démontrée au-delà de celle d’un placebo dans l’anxiété, et elle expose à des hépatites et à des réactions d’hypersensibilité graves, dont des syndromes d’hypersensibilité multi-organique (alias Dress), des syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell.
  • Dans le traitement des douleurs spasmodiques de l’intestin, des voies biliaires, de la vessie et de l’utérus, le phloroglucinol peut produire des réactions allergiques graves, dont des chocs anaphylactiques et des syndromes de Lyell.
  • Le méloxicam (Mobic° ou autre), le piroxicam (Feldène° ou autre) et le ténoxicam (Tilcotil°) par voie générale exposent à un surcroît de troubles digestifs et cutanés (dont des syndromes de Stevens-Johnson et des syndromes de Lyell), sans être plus efficaces que d’autres AINS.
  • En infectiologie, la moxifloxacine (Izilox° ou autre), un antibiot du groupe des fluoroquinolones pas plus efficace que d’autres, expose à des syndromes de Lyell, des hépatites fulminantes, et un surcroît de troubles cardiaques.

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